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  • Biographie de Vassilis Alexakis



    Vassilis Alexakis

    Vassilis AlexakisNé le : 25/12/1943
    Décédé le : 11/01/2021

    Vassilis Alexakis né le 25 décembre 1943 à Athènes et mort le 11 janvier 2021 dans cette même ville, est un écrivain franco-grec, auteur d'une importante œuvre romanesque. Il écrit à la fois en français et en grec, sa langue maternelle.
    Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille (ESJ), Vassilis Alexakis a collaboré comme journaliste, dessinateur humoristique et chroniqueur à plusieurs journaux, dont Le Monde, La Croix, La Quinzaine littéraire et durant quinze ans Le Monde des livres. À la radio, il a régulièrement participé à l'émission Des Papous dans la tête sur France Culture et a écrit des pièces radiophoniques.
    Son œuvre, partagée entre deux cultures, est empreinte d'une tendre ironie et nous fait pénétrer au cœur de l'histoire intime et universelle. Au sujet de l'usage de ses deux langues dans son œuvre, Vassilis Alexakis fait remarquer qu'« il y a d'abord eu la période française. J'ai écrit en français les trois premiers romans, où le contact avec la langue est encore relativement distant. Il m'est plus facile de faire de l'humour en français, du coup ce sont des livres plus légers. Il y a, ensuite, un virage avec Talgo, le premier livre écrit en grec où je fais la preuve que ma manière d'écrire reste la même en passant d'une langue à l'autre, que je ne trahis aucune des deux langues et qu'aucune ne me trahit »
    Vassilis Alexakis avait notamment été couronné du prix Médicis en 1995 pour La Langue maternelle, en même temps qu’un autre auteur devenu francophone, le Franco-Russe Andréï Makine, pour Le Testament français.
    Dans la logique de sa revendication d'une double culture, il s'est opposé récemment aux restrictions qui touchent l'immigration en France : « L'identité française est le produit d'un dialogue avec le monde qui a commencé il y a bien longtemps, bien avant la naissance de la France et qui est aussi ancien que le mot dialogue lui-même. L'attachement que j'ai pu avoir pour ce pays quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco. [...] Dans un pays où le tiers de la population est issu de l'immigration, faire obstacle à l'arrivée de nouveaux étrangers est une façon de mettre en péril plutôt que de sauvegarder l'identité française »



    Crédit Photo
    Par G.GaritanTravail personnel, CC BY-SA 3.0, Lien

    L’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis est mort lundi 11 janvier 2021, à l’âge de 77 ans.



    L’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis est mort, lundi 11 janvier, a annoncé sa maison d’édition, Metaixmio. « C’est avec douleur que le groupe dit ses adieux à son cher ami et grand écrivain Vassilis Alexakis, qui est mort aujourd’hui à l’âge de 77 ans », a écrit l’éditeur grec dans un communiqué.n de sa vie, Robert Hossein n'a pas laissé tomber le 7e art. Dans Le Fruit de l'espoir, sorti en 2019, il interprète ce qui sera son dernier rôle au cinéma.

    Auteur d'une vingtaine de romans teintés d'ironie et d'humour noir, Vassilis Alexakis a obtenu de nombreux prix dont le Médicis en 1995 pour La Langue maternelle, dont le héros, Pavlos, cherche le sens de la lettre E jadis suspendue à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes. Il avait reçu, en 2007, le Grand Prix du Roman de l'Académie Française pour Ap. J.-C, puis en 2012, le Prix de la langue française pour l'ensemble de son œuvre.

    Quelques citations célèbres de Vassilis Alexakis


    « Il y a d'abord eu la période française. J'ai écrit en français les trois premiers romans, où le contact avec la langue est encore relativement distant. Il m'est plus facile de faire de l'humour en français, du coup ce sont des livres plus légers. Il y a, ensuite, un virage avec Talgo, le premier livre écrit en grec où je fais la preuve que ma manière d'écrire reste la même en passant d'une langue à l'autre, que je ne trahis aucune des deux langues et qu'aucune ne me trahit »


    « L'identité française est le produit d'un dialogue avec le monde qui a commencé il y a bien longtemps, bien avant la naissance de la France et qui est aussi ancien que le mot dialogue lui-même. L'attachement que j'ai pu avoir pour ce pays quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco. [...] Dans un pays où le tiers de la population est issu de l'immigration, faire obstacle à l'arrivée de nouveaux étrangers est une façon de mettre en péril plutôt que de sauvegarder l'identité française »


    « Les immigrés font sûrement davantage travailler leur mémoire que ceux qui n'ont jamais quitté leur pays » - La clarinette de Vassilis Alexakis


    « Le plus bel hommage qu’on puisse rendre à un défunt a été imaginé, à mon avis, par certains aborigènes d’Australie. Lorsque leur chef meurt, ils suppriment un mot, l’effacent définitivement de leur langue. Mais je ne suis pas certain que notre ami nous approuverait si nous faisions de même car il aimait les mots, tous les mots, même ceux qui ne lui plaisaient pas. » - Le premier mot de Vassilis Alexakis


    « Le mot le plus précieux pour moi est Imagination. Sans elle, aucun de ces ouvrages n'aurait vu le jour. Elle est indispensable même aux textes qui se limitent apparemment à la transcription de faits réels. L'écriture crée inévitablement sa propre réalité. Classer séparément textes autobiographiques et textes de fiction n'a aucun sens, étant donné que les uns comme les autres découlent du dialogue mystérieux que chaque auteur entretient avec les mots.. » - Le premier mot de Vassilis Alexakis


    « Les langues vous rendent l’intérêt que vous leur portez. Elles ne vous racontent des histoires que pour vous encourager à dire les vôtres. Comment aurais-je pu écrire en français si la langue ne m’avait pas accepté tel que je suis ? Les mots étrangers ont du cœur. Ils sont émus par la plus modeste phrase que vous écrivez dans leur langue, et tant pis si elle est pleine de fautes » - Les mots étrangers de Vassilis Alexakis


    « Les clochards se souviennent toujours de leur première nuit passée à la rue. Il paraît qu’elle est terrible. Elle dure toute leur vie » - L'enfant grec de Vassilis Alexakis


    « Nous tombons amoureux de femmes lointaines, inaccessibles, irréelles. Nous aimons les femmes qui possèdent les clés de mondes fantastiques où les bruits les pus ordinaires ont une douceur particulière. » - La langue maternelle de Vassilis Alexakis


    « Je me demande ce que faisaient les gens après l'amour, avant l'invention de la cigarette . » - Paris-Athènes de Vassilis Alexakis


    « Ce ne sont pas les linguistes qui font évoluer la langue, mais la rue. Les petits loubards ont davantage contribué à son enrichissement que les universitaires. Les mots qu’ils créent ont tant de succès auprès des couches populaires et des étudiants qu’ils sont sans cesse obligés de mettre au point de nouveaux langages secrets. » - Les mots étrangers de Vassilis Alexakis


    « Les auteurs qui s’inspirent de l’histoire ne font pas du roman mais du secrétariat ! » - L'enfant grec de Vassilis Alexakis


    « L’écriture est une solitude.» - L'enfant grec de Vassilis Alexakis


    « J'ai pensé que les lettres d'amour les plus sincères sont forcément un peu trompeuses, puisque la passion se réduit au fur et à mesure qu'elle s'exprime. Les lettres d'amour sont préjudiciables aux sentiments. » - La langue maternelle de Vassilis Alexakis


    « Les mots étrangers connaissent des histoires surprenantes. C'est un agrément de les fréquenter. J’étais probablement un peu las de toujours interroger les mêmes mots grecs ou français. J’avais besoin d’entendre autre chose que ce que je savais déjà. Le dictionnaire de sango ne m’a pas moins fasciné que les aventures de Tarzan quand je les lisais adolescent » - Les mots étrangers de Vassilis Alexakis

    Série « Le Monde » et moi. A l’occasion des 75 ans du quotidien, l’écrivain franco-grec se souvient de la première fois où il est entré dans l’immeuble du journal, alors situé rue des Italiens, à Paris. « Le Monde a 75 ans ? J’ai le même âge que le journal, alors. Evidemment, ce n’est qu’une première étape pour le quotidien. Pour moi, c’est plutôt le commencement de la fin. J’aurais du mal à monter les cinq étages à pied, comme quand j’ai franchi pour la première fois, le perron de la rue des Italiens, sous la grande horloge.

    Sources :
    Robert Hossein sur Babelio
    Hommage à Vassilis Alexakis
    Vassilis Alexakis : « J’ai le même âge que le journal »